Les banlieues en france
Dans la presse de ces dernières semaines on pouvait lire que le Qatar a annoncé la création d’un fonds de 50 millions d’euros pour venir en aide à la banlieue. Cette annonce là révèle un abus de langage qui laisse imaginer la banlieue française comme une et indivisible, et caractérisé par sa grande pauvreté or la banlieue est diverse, sa définition l’est tout autant, tour d’horizon.
Définir la banlieue n’est pas une tâche aisée car sa définition porte bien au-delà du territoire qu’ils recouvrent, qui selon l’INSEE correspond aux communes d’une unité urbaine qui ne sont pas des villes-centres soit 3744 communes regroupant au total 20,3 millions d’habitants sur 7 % du territoire nationale. En effet, sa définition touche à ses représentations, sa perception et ses interprétations. Une historicité particulière permet de comprendre cette extension du sens. La banlieue contemporaine s’enracine au début du XIXème siècle. Elle est née de l’augmentation démographique, de l’exode rural et la révolution industrielle. A cette époque, en même temps que les systèmes de valeur opposent Paris à la « province », le centre-ville est opposé à la banlieue. Tout comme provincial, le terme banlieusard, utilisé dès 1889, signale des réalités sociales infériorisées. Ainsi l’emploi absolu de « la banlieue », et surtout le pluriel, les banlieues sont connotées péjorativement, par un sens de relégation spatiale, sociale, économique et politique. Alors même que le mot peut continuer à convenir à des statuts d’occupation résidentielle différents comme « banlieue riche » ou « banlieue pauvre », l’accent mis par les politiques publiques et par les appareils médiatiques finit par signifier le déclassement social. T. Paquot partage cette idée dans cet ouvrage en affirmant que « d’évidence, la banlieue est un sujet d’opinion avant d’être analysée comme un objet scientifique. »
Les scientifiques justement, voient aussi dans le mot générique banlieue, un emploi