Les banques connaissent la musique
«Ce garçon veut se débarrasser de son OEdipe, quitter les jupons de sa mère. Un besoin profond d'indépendance comme ça, pour moi, ça mérite un grand “oui” !» André
Manoukian, jury de La Nouvelle Star, joue la parodie dans le dernier spot du Crédit agricole. Car c'est en effet lorsque adolescence rime avec indépendance que le moment est crucial pour les banques.
«Deux choix s'offrent à eux : soit les jeunes se tournent vers la banque de papa-maman, soit ils sont dans un processus d'émancipation et ils vont vers la banque qui a su les séduire», explique Charles Tsakyrellis, directeur du cross-média chez Havas Sports &
Entertainment et expert en marketing musical. Sur la tranche d'âge des 15-24 ans, il y a donc un enjeu capital d'attractivité pour les banques. D'autant qu'une fois ferré, un client fait difficilement faux bond par la suite.
Et pour séduire le plus grand nombre de jeunes clients, les banques ont fait appel à un levier idéal : la musique. Chez les jeunes, c'est en effet la thématique la plus fédératrice, beaucoup moins excluante que le sport. Sur leur téléphone mobile, leur baladeur ou à la radio, tous les adolescents écoutent de la musique.
«Une banque qui se positionne sur ce loisir se donne donc une image plus “fun” et crée sans risque de la préférence de marque», souligne Charles Tsakyrellis. Résultat, en moins de deux ans, la musique est devenue un produit d'appel par excellence pour le secteur bancaire.
Mais sur ce créneau, les stratégies différent entre les banques, avec plus ou moins de réussite. Pionnier, le Crédit mutuel a fait son entrée dans la musique en 2002. Depuis, la banque donne le «la», multipliant les partenariats avec les grands festivals (Francofolies,
Printemps de