• Les banques d'Afrique centrale sont-elles nostalgiques du troc ?
Agents de transfert des fonds entre offreurs et demandeurs des capitaux, les banques d'Afrique Centrale sont accusées de pratiquer le troc d'un autre âge avec des prêts onéreux. Si cette appréhension reste discutable, elle a le mérite d'interpeller ces acteurs de la finance.
Dans l’histoire de la monnaie que nombreux théoriciens définissent comme instrument de paiement des biens ou des services, de remboursement des dettes ; la marchandise a longtemps servi comme outil de valeur, d’unité de compte et d’échange pour les transactions entre les agents économiques (1). Le troc, c'est à dire, l’échange d’un bien ou d’un service contre un autre aux fins de la satisfaction mutuelle des besoins des parties en présence s’est alors imposé dans les opérations en dépit de ses insuffisances dans son rôle de monnaie.
En analysant ces moyens de règlement des transactions, on constate que certains agents sont étroitement liés à leur création et manipulation : il s’agit des banques, ces institutions spécialisées dans la collecte des fonds pour l’épargne et l’affectation à des fins de production ou de consommation sous forme des crédits moyennant rémunération en leur faveur. Les "vieux" États ont leurs histoires de ces opérateurs ; les pays africains, anciennes colonies ont les leurs intimement liées à celles des métropoles.
A regarder le secteur de financement de la production ou de la consommation par les banques commerciales en Afrique centrale, banques qui ont accueilli avec enthousiasme les techniques les plus sophistiquées de la monétique ; beaucoup de clients se demandent si ces structures ne pratiquent pas purement un « troc indexé » de leurs prestations contre des suretés matérielles exigées en garantie des prêts. Les prêts bancaires paraissent nostalgiques de la monnaie marchandise dont les banques continuent toujours d’assurer le rôle de principaux agents de création et de commerce.
Le bénéfice des