Les brouillons d'écrivains
Les quatre textes du corpus de Nicolas Boileau, Gustave Flaubert, Jean Echenoz et Michel Tournier nous présentent une image du travail de l’écrivain semblable a celui d’un artisan, qui réalise son œuvre grâce de multiples retouches jusqu’à obtention d’un texte définitif parfait. L’auteur devant être son plus « sévère critique ».
2-Dissertation
Faire précéder un écrit par des brouillons et de nombreuses corrections avant d’obtenir la forme définitive du texte peut-il être utile à un écrivain, tel que le suggère Boileau dans la phrase suivante :
« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelques fois et souvent effacez. » Cette affirmation serait-elle bonne pour tout les écrivains ou seulement pour certains? Nous aborderons tout d’abord le cas des écrivains qui ont la réputation d’écrire ou d’avoir écrit leur œuvre « au fil de la plume ». Puis nous parlerons de ceux qui retravaillent sans cesse leurs textes avant de trouver la juste expression. Ensuite nous verrons que la réalisation d’une œuvre nécessite un certain mûrissement.
Vers le XIXe siècle certains auteurs écrivaient «à la demande », ils diffusaient leurs œuvres chapitre par chapitre dans les journaux (feuilletons). Depuis ses origines en 1836, le roman-feuilleton même s’il est considéré par certains comme une sous-production littéraire, attire des écrivains comme Charles Dickens, Eugène Sue, Dumas père ou de Balzac, qui furent feuilletonistes à leurs heures. Ces auteurs écrivaient rapidement avec peu de brouillons car ils étaient pressés par les journaux, certain même par besoin d'argent comme Dumas et Balzac. Il faut cependant préciser que Balzac a écrit peu de feuilletons. Si ses œuvres apparaissent dans les journaux en prépublication il a déjà en tête le roman à venir, ou en tout cas une des mille versions qu’il remaniera inlassablement. Le fait de publier un livre chapitre par