Les capétiens du xie au xiiie siècle
« Moi Hugues, qui dans un instant va devenir roi des Francs par la faveur divine, au jour de mon sacre en présence de Dieu et de ses saints, je promets à chacun de vous de lui conserver le privilège canonique, la loi, la justice qui lui sont dus et de vous défendre autant que je le pourrai, avec l’aide du Seigneur, comme il est juste que le roi agisse en son royaume envers chaque évêque et l’Eglise qui lui est commise. Je promets de concéder de notre autorité au peuple qui nous est confié une justice selon ses droits ». Serment d’Hugues Capet, le 3 Juillet 987.
Hugues Capet fonde dès lors une dynastie princière d’origine franque, qui perdurera sur sa branche directe de 987 à 1328. Les Capétiens forment la troisième dynastie des rois de France après les Mérovingiens (Clovis), et les Carolingiens (Charles Martel et Charlemagne). Ceux-ci constituent la plus ancienne descendance royale masculine du monde, puisqu’ils donnent trente-sept rois à la France. On peut remarquer par ailleurs, que durant leur règne, les premiers Capétiens se soient repliés en leur domaine royal, que leurs prédécesseurs avaient constitué durant les siècles précédents : à peine rassemblent-ils quelques terres puisque le domaine royal s’étend de seulement de Senlis à Orléans. Jusqu’en 1025-1030, la royauté Capétienne vite encore sur la lancée des traditions carolingiennes et tente plutôt d’enraciner la dynastie dans le domaine royal, leur conférant un pouvoir sacré qui les place au-dessus de tous les membres de l’aristocratie, et les faisant également les alliés de l’Eglise, alors que cette même aristocratie se renforce, unie par les liens féodo-vassaliques. Comment de la fin du XIe siècle, au début du XIIIe siècle, la dynastie Capétienne parvient-elle à construire un état, dont les pouvoirs régaliens se placent entre les mains du roi, grâce aux transformations des institutions et un désir croissant d’expansion de