Les caractères
Phédon est la caricature du pauvre, maigre et fantomatique, qui fait tout pour paraitre inaperçu et qui de fait n’existe pas pour les autres. La longueur du paragraphe et la structure un peu plus complexe que pour le traitement de Giton indique un caractère plus complexe. Phédon « a de l’esprit » a « des connaissances » mais ne sait pas se mettre en valeur, il est serviable et attentif aux autres mais à l’excès (« il court, il vole » =hyperbole, « il est complaisant, flatteur »). Contrairement à son opposé, il est rendu responsable de ce qui lui arrive : La Bruyère utilise la tournure réfléchi « il ne se fait pas écouter » et non la tournure avec le pronom « on ne l’écoute pas » ; il semble mal à l’aise quand « on le prie de s’asseoir » (geste de bonne volonté). Les jeux de parallélismes avec le premier paragraphes sont nombreux (la manière de dormir, la manière de s’asseoir, d’abaisser son chapeau, de prendre une place dans un groupe, d’éternuer) ; il souligne l’opposition des deux