Les caractére vii de la cour
COLOMBA
(1840)
Publication du groupe « Ebooks libres et gratuits » - http://www.ebooksgratuits.com/
Table des matières I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
VIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
À propos de cette édition électronique I Pè far la to vandetta,
Sta sigur’, vasta anche ella. VOCERO DU NIOLO. Dans les premiers jours du mois d’octobre 181., le colonel Sir Thomas Nevil, Irlandais, officier distingué de l’armée anglaise, descendit avec sa fille à l’hôtel Beauvau, à Marseille, au retour d’un voyage en Italie. L’admiration continue des voyageurs enthousiastes a produit une réaction, et, pour se singulariser, beaucoup de touristes aujourd’hui prennent pour devise le nil admirari d’Horace. C’est à cette classe de voyageurs mécontents qu’appartenait miss Lydia, fille unique du colonel. La Transfiguration lui avait paru médiocre, le Vésuve en éruption à peine supérieur aux cheminées des usines de Birmingham. En somme, sa grande objection contre l’Italie était que ce pays manquait de couleur locale, de caractère. Explique qui pourra le sens de ces mots, que je comprenais fort bien il y a quelques années, et que je n’entends plus aujourd’hui. D’abord, miss Lydia s’était flattée de trouver au-delà des Alpes des choses que personne n’aurait vues avant elle, et dont elle pourrait parler « avec les honnêtes gens », comme dit M. Jourdain. Mais bientôt, partout devancée par ses compatriotes et désespérant de rencontrer rien d’inconnu, elle se jeta dans le parti de l’opposition. Il est bien désagréable, en effet, de ne pouvoir parler des merveilles de l’Italie sans que quelqu’un ne vous dise : « Vous connaissez sans doute ce Raphaël du palais ***, à *** ? C’est ce qu’il y a de plus beau en Italie. » – Et c’est justement ce qu’on a négligé de voir. Comme il est trop long de tout voir, le plus simple c’est de tout condamner de parti pris. À l’hôtel Beauvau, miss