Les combattants de la Grande Guerre
Analyse du document : le témoignage d'un poilu
Le 28 juillet 1914, à la suite du meurtre de François-Ferdinand, héritier d'Autriche-Hongrie, l'Allemagne déclarait la guerre à la Serbie et précipitait l'Europe, par le jeu des alliances, et par la suite le monde, dans un des combats les plus meurtriers du XXème siècle. Pendant les quatre années de guerre qui suivirent, de nombreux hommes durent combattre pour défendre leur pays et vécurent ensemble les horribles conditions d'une guerre de position, tout comme en témoigne ce document, composé d'extraits des carnets d'un poilu, Louis Barthas, tonnelier de son état mais soldat pendant la Grande Guerre, qui a, entre 1914 et 1918, rédigé des carnets de ce qu'il vivait et qu'il a finalement publié. Nous pouvons nous demander comment ces extraits nous renseignent sur la vie des soldats pendant la première guerre mondiale, tant sur le plan physique et psychologique ? Pour tenter d'apporter une réponse à cette question, il semble intéressant d'étudier les éléments que le document nous livre sur les conditions de vie des combattants pour ensuite nous pencher sur l'esprit de ces hommes engagés.
Tout d'abord, ces trois extraits pris à différents moments de la guerre nous exposent clairement les conditions dans lesquelles les soldats devaient vivre, ou plutôt survivre. En effet, dans le second extrait expliquant le déroulement de la première nuit dans les tranchées, le narrateur décrit l'endroit dans lequel lui et ses compagnons arrivent : un « fossé étroit, boueux » pour simple refuge, sans toit ni murs décents constituant normalement une « chambre à coucher », terme peu approprié ici. Ceci qui prouve bien l'inhumanité et la non-hospitalité de leur nouvelle résidence. Il est de plus assez facile d'imaginer l'absence de confort de ce couloir lorsque Louis Barthas explique ce qu'il se passe autour des poilus : le froid, le bruit des balles, les piétinements incessants des