Les composantes du drame dans thérèse raquin d'émile zola
Un roman noir
La recherche spécialisée a depuis assez longtemps confirmé ce qu'une lecture attentive ne tarde pas à découvrir : l'œuvre romanesque de Zola est tout entière traversée par une série de scènes obsédantes. La démarche « expérimentale » n'empêche pas qu'émergent des schèmes et des motifs issus d'une symbolique imaginaire.
C'est par exemple, dès Thérèse Raquin, l'obsession de l'enfouissement, qui se traduit par la prédominance des espaces clos et un sentiment général d'oppression, à tel point que les échappées vers la nature ou dans la grande ville ne sont jamais que le prélude d'un drame encore plus intense, d'un châtiment à venir. La partie de campagne à Saint-Ouen, sous la voûte automnale, est obscurcie par la pulsion du meurtre et les virées parisiennes de Laurent ou Thérèse, dans la dernière partie du roman, sont sanctionnées par un huis clos de plus en plus « infernal » jusqu'à la libération finale. Les personnages finissent même par rechercher la protection paradoxale des espaces qui leur sont familiers avec la tentation de s'y effacer, de se laisser envahir par leur atmosphère sinistre et délétère. Au chapitre XXIV, on peut lire ces curieuses phrases qui décrivent l'évolution de Thérèse au lendemain de la noce : « Elle jetait à peine, de loin en loin, un coup d'œil