Les contes philosophiques
Même si l’homme a toujours été libre de penser, il n’a pas toujours été libre de s’exprimer. À l’époque, la censure était de rigueur, empêchant les vrais avis de voir jour, que ce soit sous forme orale, écrite ou dessinée. Pour contourner cette censure, les plus grands philosophes décidèrent de glisser leurs avis dans des contes à apparence simple et enfantine, que les ordres ne pouvaient censurer.
On les appelle les « contes philosophiques » car derrière l’histoire se cache un avis rebelle sur la société actuelle.
Comme je l’ai cité auparavant, la censure est la raison primordiale pour laquelle les philosophes trouvent un intérêt à écrire des contes philosophiques ; il n’y a ni critiques ni d’accusations directes envers les autorités, comme on peut le voir dans Candide, de Voltaire : à travers la narration d’un gentilhomme, représentant parfaitement cette bourgeoisie ignorante et candide de l’époque, ce conte humoristique n’en montre pas moins les infamies de la société, comme on peut le voir avec la rencontre entre Candide et l’esclave Cacambo.
La censure ne peut donc avoir lieu, évitant aux écrivains d’encourir des dangers tels que la peine de mort.
Mais ce n’est pas tout ; à ces deux époques, les classes les moins aisées n’avaient, elles, pas souvent le luxe ni même l’envie de se mêler à de tels avis révolutionnaires, aussi ne se préoccupaient-elles pas d’écrits politiques. Mais aux contraires, ces contes-là égayaient leur curiosité : L’histoire d’un baron vivant dans les arbres à la manière de Robinson, ou alors l’histoire d’un gentilhomme si naïf à la découverte du monde, tout cela est une amusante distraction. Après la lecture, que ce soit consciemment ou non, ils commencent à se poser des questions, influencés par ces réflexions glissées entre les lignes. Ainsi, des plus savants jusqu’aux simplets, chacun peut y réfléchir, et, comme il n’y a point d’avis défini, chaque lecteur peut s’en faire son propre avis.