Les conventions au théatre
Il s’agit d’un moment qui marque, une sorte de voyage dans une contrée inconnue, ce dont Dominique FRIARD témoigne en disant : « J’apprenais le pays du corps du Père Philippeau. ».
Cette métaphore de l’autre dans sa dimension corporelle comme d’un pays étranger n’est pas nouvelle. Ainsi, dans La toilette : une histoire d’eau, de sens et d’âme, l’auteur considère que « […] la toilette, c’est désirer explorer la zone frontalière entre l’autre et soi ».
Le pays étranger n’est donc pas seulement constitué par la dimension corporelle de l’autre mais aussi par sa dimension singulière – l’autre en tant qu’individu et sujet, avec sa réalité intime particulière, dans ses composantes psychologique, spirituelle, sociale, etc.… – et cette dimension singulière n’est jamais totalement accessible par autrui.
Ce témoignage pose donc la question de l’altérité, du rapport à l’autre tant dans sa dimension corporelle que singulière.
Or, la toilette exige de ses acteurs une relation particulière ; en effet, la toilette est un soin d’hygiène, mais également de bien-être et de confort, qui implique une relation entre le soigné et le soignant tout à fait unique.
Le soigné – ici une personne âgée – a besoin de l’assistance du soignant pour réaliser ses soins quotidiens. Implicitement, il est donc ici question de dépendance du soigné vis à vis du soignant, et de la vulnérabilité que celle-ci entraîne. Parce qu’il prend soin d’une personne dépendante et vulnérable, le soignant se trouve confronté à la question du respect de la dignité, de l’autonomie, de l’intimité et de la pudeur.
Ce témoignage fait référence à une situation tout à fait particulière dans laquelle