Dans un monde marqué par la crise de la dette en Europe et les doutes d’une Amérique en quête d’un nouveau souffle, la croissance retrouvée au sein des pays émergents et en particulier de la Chine souligne la présence de nouveaux pays moteurs de l’économie mondiale. La participation très remarquée des représentants chinois au sein des dernières conférences internationales, comme l’attention dont ils sont l’objet, témoignent de la réelle émergence de ce pays, semblant actualiser la prophétie d’Alain Peyrefitte en 1973, « Quand la Chine s’éveillera… ». Faut-il pour autant craindre cet éveil chinois ? Cela semble une évidence pour de nombreux observateurs occidentaux, qui reprennent à leur compte, la fin de la prophétie, « …le monde tremblera ». Et pourtant, cette croissance n’est-elle pas porteuse d’un développement, et donc d’opportunités nouvelles de croissance, et de bien être une partie non négligeable de l’humanité?

I Les craintes de l’Occident face à l’émergence de la Chine… 1) Les craintes face au développement économique de la Chine - Un développement rapide de la Chine (croissance continue à deux chiffres) soutenu par des facteurs durables (main d’œuvre abondante, relativement formée et à bas coût ; modèle de croissance extraverti contrôlé par un Etat totalitaire, territoire riche en particulier en matériaux rares et charbon), dans un contexte de croissance molle en Europe (du fait du poids structurel des dettes publiques) et aux Etats-Unis (qui peinent à sortir de la crise des « subprimes) générateur de nombreuses craintes en Occident. - Crainte face à une concurrence plus vive au niveau international : sur les marchés de matières premières et d’énergie (d’où des pressions sur les prix et le contrôle des sources d’approvisionnement), sur les marchés de biens de consommation (la Chine comme « atelier du monde » inonde les marchés développés de produits à bas prix). - Craintes d’une désindustrialisation de l’Occident et d’un chômage