Les croisades et leur idéal chrétien

Les croisades et leur idéal chrétien

Introduction

Une entreprise aussi généreuse, pieuse et radicale comme l’ont été les croisades d’Orient des XIIe et XIIIe siècle, voulue par l’Église, prêchée par les Saints, suivie par une multitude de petits et de grands de la terre, dans un esprit de foi et d’amour de Dieu et des hommes, ne peut pas ne pas avoir comme fondement un idéal typiquement chrétien, un idéal qui va au-delà des circonstances historiques et surtout au-delà de la relativité et de la faiblesse humaine.

La croisade est un « pèlerinage armé » pour protéger et défendre les chrétiens sur une terre qui leur est toujours plus hostile; elle n’a rien à voir avec la « guerre sainte » selon le coran, le « djihad », qui n’est pas une guerre de défense mais d’expansion de l’islam et de pression sur les « infidèles » pour qu’ils se soumettent et passent du Dar al-Harb (maison de la guerre) au Dar al-Islam (maison de la soumission ou de la paix). Traditionnellement pour les musulmans, la guerre est obligatoire aussi longtemps que les habitants du Dar al-Harb refusent de reconnaître la souveraineté de l’islam :

« Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humiliés » (9, 29).

La légende noire, issue de Voltaire, nous présente les croisades comme des guerres de religion, provoquées par un fanatisme religieux, en vue de conquérir des terres nouvelles. On évoque aussi les massacres qui ont eu lieu lors de la prise de Jérusalem et de celle de Constantinople. Des guerres, en somme, dont nous devrions avoir honte et pour lesquelles nous devons demander pardon.

Or nous allons voir que nous n’avons pas du tout à avoir honte des croisades, bien au