Les deux facettes de la vérité
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Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. Il s'agit ici d'analyser le sens et la valeur d'une expression. Lorsqu'on dit " A chacun sa vérité ", on considère que la vérité est relative à chaque individu et qu'elle ne possède aucune dimension universelle. Vous remarquerez qu'on emploie cette expression bien souvent à la suite d'une discussion dans laquelle nous ne parvenons à aucun accord considérant alors que ce que chacun pense se vaut. Demandez-vous alors si une telle attitude ne conduit pas à identifier la vérité à l'opinion. Que nous ayons des opinions différentes est une chose mais cela ne signifie pas nécessairement que nos opinions sont vraies. Il faut donc ici s'interroger sur la légitimité de l'expression. En effet, nous pouvons dire à chacun sa vérité puisque nous le disons. Cela est donc possible dans les faits, mais a-t-on le droit de le dire ? Demandez- vous alors ce que cela implique à propos de la notion de vérité. Pouvons-nous par exemple dire que 2+2=4 est relatif à chacun et qu'il s'agit d'une opinion comme une autre ? Il s’agirait de montrer si une telle position relativiste ne conduit pas à ruiner la notion de vérité. En effet, si nous disons « à chacun sa vérité » cela conduit à penser qu’il y a autant de vérités qu’il y a d’avis et d’individus. Ici, vous pouvez vous reporter à la formule de Protagoras qui dit ainsi que « l’homme est mesure de toutes choses ». Reportez-vous alors à la critique de Socrate. Vous trouverez une explication de cette formule dans notre fiche sur la vérité sous la rubrique « Les fiches sur les notions ». Remarquez alors que l'on considère comme vrai ce qui est vrai pour tout le monde. En effet, si la vérité se définit comme l'adéquation de l'esprit et de la chose, du réel, il n'y a pas de vérité relative. Dès lors, vous pouvez montrer que la formule « A chacun sa vérité » tend à confondre la vérité et l’opinion. Toutefois, peut-on parler d'universalité dans