Les différences sociales de mortalité
Entre le début des années 80 et le milieu des années 90, l’espérance de vie à 35 ans a augmenté pour toutes les catégories sociales. Ce sont toujours les ouvriers qui vivent le moins longtemps et les cadres et professions intellectuelles supérieures qui ont l’espérance de vie la plus longue. Les différences de mortalité demeurent beaucoup plus modérées chez les femmes que chez les hommes : d’après la mortalité par sexe et âge observée au milieu des années 90, l’espérance de vie à 35 ans des femmes cadres dépasse de 3 ans celle des ouvrières, contre un écart de 7 ans entre les hommes cadres et les ouvriers. Les écarts d’espérance de vie entre catégories socioprofessionnelles se sont accrus chez les hommes alors qu’ils restaient stables chez les femmes. Les hommes inactifs non retraités, dont la situation est souvent liée à des problèmes de santé, n’ont que peu profité de l’allongement de la durée de vie.
Entre le début des années quatre-vingt et le milieu des années 90, l’espérance de vie à 35 ans a augmenté de 3 ans pour les femmes comme pour les hommes et atteint 48 ans pour les premières et 41 ans pour les seconds. La baisse de la mortalité a profité à toutes les catégories socioprofessionnelles professions intellectuelles supérieures ont l’espérance de vie la plus longue et les ouvriers sont les moins avantagés (tableau 1). Sur la période 1991-1999, les hommes cadres ou exerçant une profession intellectuelle supérieure ont une espérance de vie à 35 ans de 46 ans contre 39 ans pour les ouvriers. Pour les femmes, ces chiffres sont de 50 ans pour les cadres et 47 ans pour les ouvrières. Entre ces extrêmes, le classement varie selon le sexe. Les conditions de travail comme les comportements et modes de vie jouent en général en faveur d’une plus grande longévité pour les cadres et d’une moindre durée de vie pour les ouvriers et c’est le cumul de l’ensemble de ces facteurs qui explique alors les fortes