Les enjeux de la requalification d’un site industriel et tertiaire : le programme techn’hom à belfort
Belfort, Octobre 2005
Par Christian Proust, pdg de la sempat
LE CONTEXTE
Depuis 125 ans, Belfort et le Territoire ont vécu au rythme d’Alstom. A chaque génération, des milliers de famille y ont trouvé un emploi. Le fils travaillait au côté du père, le frère allait à l’usine avec la sœur; le frère à l’atelier, la sœur dans les bureaux. Des quartiers entiers se sont construits pour loger les salariés d’Alstom. Et la ville est passée, dans la première moitié du 20ème siècle, du statut de citadelle militaire à celui de citadelle industrielle. Belfort était fière de l’excellence mondiale dont témoignaient les réussites technologiques d’Alstom tant dans le domaine de l’énergie que dans celui du transport ferroviaire.
La crise violente qu’a connue le groupe Alstom en 2003, avec ses conséquences sur l’emploi et la structure industrielle du Territoire de Belfort, est d’une gravité exceptionnelle. Elle a été précédée depuis le milieu des années 90 par une série de plans sociaux et de réorganisations qui ont profondément déstabilisé l’entreprise et ses salariés. Les filialisations et externalisations ainsi que la vente des turbines à gaz à Général Electric ont fait exploser la citadelle industrielle et ce qu’elle représentait en terme de puissance, de confiance dans l’avenir et donc de sécurité. Le dernier plan social consécutif à la crise de 2003 met en terme d’effectifs, de compétences et de moyens, chaque établissement d’Alstom à l’extrême limite du seuil d’excellence technologique mondiale. Au-delà de ce seuil, c’est la survie de chaque établissement à Belfort qui est en jeu.
Surmonter les défis auxquels sont confrontés chacun des établissements d’Alstom est bien sûr d’abord de la compétence du groupe Alstom et de son principal actionnaire, l’Etat. Devant de tels enjeux, l’action des autorités locales ne peut évidemment prétendre être décisive. Elle ne paraissait pas