Les etats sont-ils condamnés?
La mondialisation semble impliquer la réduction du pouvoir d’intervention des Etats. En effet, la porosité des frontières aux flux d’échanges internationaux accentue les interdépendances entre les pays, et de ce fait les Etats ne semblent plus pouvoir assumer pleinement leur rôle, y compris dans l’exercice de leurs fonctions régaliennes. L'annonce faite par le nouveau Livre Blanc de la Défense de supprimer 24 000 postes dans l'armée d'ici à 2019 montre cette atteinte à l'exercice des fonctions régaliennes de l'Etat. Même s'il y a des facteurs structurels à prendre en compte et qu'on ne peut parler ici que de corrélation, il est clair qu'indirectement la baisse des effectifs de l'armée a à voir avec les impératifs budgétaires français, qui ne sont pas du seul ressort de l'Etat. Les Etats seraient donc condamnés par ce phénomène de globalisation, surtout financière, mais plus généralement face aux défis que représentent la mondialisation. On se concentrera sur la dimension économique de celle-ci mais il faut bien comprendre que cela peut recouper des dimensions politique et sociale. Ici on se demande de manière simpliste si l'Etat est remis en question par le marché, comme s'il y avait compétition entre ces deux entités. On tâchera de montrer qu'on ne peut pas penser les deux séparément, le capitalisme a autant besoin de marché que d'Etat, ces deux acteurs sont interdépendants. Même si l'Etat est débordé, contourné, concurrencé par le marché dans le sens où il perd de sa souveraineté et de sa puissance coercitive; on verra qu'il parvient néanmoins à s'adapter et qu'il n'est pas prêt de disparaître.
Dans cette optique, on peut se demander dans quelle mesure les Etats apparaissent de nos jours davantage instrumentalisés que condamnés par l'internationalisation des flux économiques ? Dans quelle mesure la mondialisation favorise-t-elle une adaptation des états plutôt qu’une disparition de ceux-ci ? Nous