Les externalités en économie
« Le discours usuel de la plupart des néoclassiques à propos des effets externes est que ceux-ci sont un exemple typique de « défaillance de marché », qui nécessite une intervention de l’Etat pour « rétablir l’optimalité (…). Autrement dit en l’absence de telles défaillances sa présence serait inutile. » Bernard Guerrien La théorie néoclassique.
A travers cette citation, Bernard Guerrien nous invites à réfléchir aux liaisons existantes entre la théorie économique, néoclassique en l’occurrence, la légitimité de l’Etat à agir dans la sphère économique, et les enjeux de bien-être incarné par la notion d’optimalité. Les « défaillances de marché » évoquées plus haut renvoient aux effets externes (ou externalités) engendré pour les agents économiques. Par externalité, nous entendons la modification involontaire du bien-être d’un ou plusieurs individus, résultant d’une activité de production ou de consommation d’un autre agent ou groupe d’agents. Cet effet peut être positif ou négatif selon les situations, mais ne donne lieu à aucune compensation. Ces effets externes ont pour conséquence de biaiser l’équilibre de Pareto et donc de mener à une allocation des ressources qui n’est pas optimale. On parle d’équilibre Pareto optimal quand la situation d’un agent économique ne peut être amélioré qu’au détriment de celle d’un autre agent. L’existence des ces externalités impliquent donc un écart entre un optimum privé et un optimum social, c’est-à-dire entre un équilibre économique résultant de choix qui ne prennent pas en compte les effets externes, et un équilibre qui internalise les externalités, jugé meilleur, et qu’il s’agit d’atteindre.
Le concept d’externalité, d’origine néoclassique, est donc au cœur des débats sur l’intervention Etatique. Bien que l’analyse néoclassique semble légitimer son action afin de pallier les défaillances de marchés, cette dernière ne recherche pas une réhabilitation totale et illimitée du rôle de