Les fables
Objectif : Approfondir l’étude du personnage de Dom Juan en analysant son art de la séduction rhétorique. Support : Molière Dom Juan 1665 I, 2 « Quoi tu veux qu’on se lie […] mes conquêtes amoureuses » Introduction : Après le départ de Gusman, Dom Juan apparaît pour la première fois sur scène ; cette entrée va permettre au spectateur de confronter le personnage principal à l’image renvoyée par les paroles de Sganarelle. Au début de la scène le valet reproche à son maître l’abandon de Done Elvire. Pour se justifier, Dom Juan déclame sa philosophie de l’amour dans une tirade brillante, où il fait un éloge paradoxal de l’inconstance amoureuse. Il s’agit d’un tour de force consistant à louer une notion considérée comme un vice par le sens commun. Problématique : Comment Dom Juan s’y prend-il, dans cette tirade, pour persuader son auditoire de la nécessité d’être inconstant en amour ? IUn Eloge Paradoxal de l’Inconstance : Une Vision de l’Amour :
1- Les Enjeux Argumentatifs de cette tirade : Cet éloge de l’inconstance constitue tout d’abord une réponse aux reproches de Sganarelle. Les phrases interrogatives, exclamatives et négatives qui ouvrent la tirade montrent que Dom Juan remet vivement en cause les accusations de Sganarelle. Il débute sur un « Quoi ! » expressif, qui suggère que ses propos sont inadmissibles ; Dom Juan apparaît révolté, notamment dans la question rhétorique qui suit l’exclamation : « Tu veux qu’on se lie […] ? » Il n’attend évidemment pas de réponse et l’emploi de cette forme interrogative ne fait que dénoncer des propos jugés scandaleux. D’ailleurs, cette phrase est construite sur une série de subordonnées qui semble présenter une liste de reproches : « qu’on se lie », « qu’on renonce », « qu’on n’ait plus ». Le libertin continue de mettre à distance les propos de Sganarelle en utilisant, ensuite, l’ironie à travers l’expression « la belle chose » : il s’agit d’une antiphrase visant à attaquer la vision de Sganarelle,