Les faits parlent-ils d’eux-mêmes ?
Les faits s’imposent-ils sans avoir besoin d’une explication voire d’une interprétation ? Ils coupent court à tout débat, à toute argumentation,... Bref, ils tranchent. Ne sont-ils pas dès lors effectivement plus éloquent que tout discours puisqu’ils imposent le silence au discours ? La rhétorique elle-même n’y parvient que rarement. N’est-il pas, en effet, préférable de montrer la couleur rouge plutôt que de vouloir l’expliquer par de longs discours ? Pourtant, s’il y a bien une objectivité des faits, ceux-ci ne prennent-ils pas sens en fonction d’un contexte, d’une intention interprétative ? Les sciences ne montrent-elles pas que le même fait n’a pas la même valeur d’un paradigme à l’autre ?
Qu’est-ce qu’un fait ? On peu admettre tout d’abord en suivant l’indication lexicale que cela désigne ce qui est fait ou a été fait, le résultat d’une action dans sa dimension de preuve. Ne dit-on pas que « ce qui est fait est fait » ! Autrement dit, il est trop tard, le passage à l’acte tient lieu de preuve ; ce n’est pas comme dans le discours qui peut toujours se tenir dans une certaine ambiguïté ou revendiquer une méprise quant à la façon de s’exprimer... autrement dit, il est peut-être toujours possible de revenir sur ce qui a été dit. Il serait cependant réducteur de rattacher le fait à l’activité d’un sujet i.e. d’une conscience. Le fait désigne aussi la donnée factuelle, à savoir tout ce qui est effectivement le cas ! Exemple : les araignées appartiennent à la famille des arachnides. L’eau entre en ébullition lorsqu’elle atteint la température de 100°C. Le fait désigne donc les données du monde matériel et qui s’offrent à la constatation ou encore à l’observation. Ne doit-on pas alors considérer que le fait correspond à toute réalité empirique offerte aux sens ? Et ce fait, en tant qu’il est proprement dit effectif, s’impose à la connaissance de façon irréfutable. On peut peut-être venir à bout d’une réflexion ou