Dans la partie du récit proprement dit, Dubois utilise tantôt le passé simple, tantôt le plus-que-parfait ou l'imparfait : le passé simple donne de la rapidité au recit en narrant des actions successives. Le premier plus-que-parfait fait référence au coup de foudre de Dorante dont Dubois a constaté les effets. L'emploi de l'imparfait suggère le bouleversement durable de Dorante.
Le recit a la troisième personne et au passé simple est entrecoupé de commentaires de Dubois qui relèvent du discours et ont pour but de convaincre Araminte de ln'ampute que lui porte Dorante. Le recit est ponctué d'exclamation. Celles-ci sont destinées a apitoyer Araminte sur le sort d'un dorante désespéré. Dubois n'hésite pas a aller du passé au présent de manières souligner la continuité entre le moment qu'il narre et le temp present. Cette affirmation au present, en prouvant a Araminte l'attachement durable quil a pour Dorante, ne peut que la disposer favorablement à l'égard du jeune homme. Pour impliquer le plus possible Araminte dans son recit, Dubois utilise le pronom personnel " vous " qui l'inclut dans l'histoire. Dubois feint même de se remémorer l'histoire au fur et à mesure, comme s'il la racontait de façon spontanee.
L'emploi fréquent de l'exagération est destiné à agir fortement sur Araminte. L'amour rend fou. On a d'ailleurs l'impression que l'amour statufie Dorante; renforce cette idée en suggérant un état intermédiaire entre la folie et la mort. Ces hyperboles développent la démence de Dorante à laquelle Dubois faisait précédemment allusion. Elles soulignent l'intensité de cette passion amoureuse qui est exceptionnelle, obsédante. Dubois met aussi en valeur l'incohérence de la conduite qui en résulte. Cet amour tient aussi de l'adoration, de l'amour courtois ou le chevalier éprouvait pour sa dame respect et humilité et n'envisagent pas la réciprocité. Ainsi, le but de Dubois dans cette peinture de l'amour est de provoquer l'admiration et l'apitoiement d'Araminte. On