Les faux souvenirs
Claudie Bert commence par évoquer le fait que la mémoire ordinaire ne fait pas que stocker et restituer les souvenirs de façon neutre. En effet, elle peut les transformer de trois façons possibles ; elle peut les simplifier en passant sous silence de nombreux détails plus ou moins importants, elle peut les accentuer majorant les détails les plus importants pour le sujet et elle peut aussi leur trouver une cohérence propre au sujet en leur attribuant un sens de façon inconsciente. Mais les cliniciens du XIXe siècle tels que Freud mettent à jour une nouvelle forme de mémoire ; la mémoire dite refoulée. En 1896 Freud expose sa théorie selon laquelle les troubles de ses patientes seraient dûs à des violences d’ordre sexuel qu’elles auraient subi durant leur enfance et qu’elles auraient oublié à cause du traumatisme provoqué. Néanmoins ces souvenirs resurgiraient au cours de leurs thérapies. Freud se serait rétracté seulement dix-huit mois plus tard, il n’en demeure pas moins que la notion de refoulement est née. En 1962 la publication de l’article sur « Le syndrome des enfants battus » sucite un émoi tout particulier aux Etats-Unis. Il évoque les violences physiques, les abus sexuels ainsi que l’inceste qu’auraient subi de nombreux enfants ainsi que les meurtres de bébés et autres