Les femmes et la mobilité sociale
La société française est une démocratie, définie par Tocqueville comme une société instaurant une égalité des droits, et des chances, cad que la position sociale d'un individu ne dépend pas de celle de ses parents. Cela implique alors une mobilité sociale au sein de la société. Méritocratie valorisant le mérite et justifiant les inégalités réelles, qui s'appuie sur la mobilité sociale. A cette notion s'oppose celle de reproduction sociale qui est le fait d'appartenir à la même CSP que son père. Nous nous intéressons ici tout particulièrement au cas des femmes dans la mobilité sociale. La féminisation de l’emploi depuis 1970 et l’augmentation des familles monoparentales (avec une mère) amènent à introduire celles-ci dans l’étude de la mobilité sociale. Bien que la situation sociale des femmes se soit largement modifiée au cours des dernières années, on remarque qu’elles souffrent encore d’inégalités en matière de mobilité sociale par rapport aux hommes. Quelles sont ces inégalités et comment peut-on les expliquer ?
I - De l’inégalité entre hommes et femmes … A. Des difficultés statistiques à cause d’un marché du travail déséquilibré… Méthode classique pour mesurer la mobilité sociale : situation CSP des « actifs occupés » hommes, transmission ou non du statut social par le père. Pour les femmes, taux d'inactivité des mères de 40 à 59 ans rend difficilement interprétable la comparaison entre les mères et les filles. Il est cependant possible de comparer le statut social des filles à celui de leur père, mais les résultats ne permettent pas de séparer l'effet de la mobilité sociale de celui des inégalités h/f sur le marché du travail. Constat : malgré une forte augmentation de l’activité pro féminine, la structure des emplois féminins est très différente avec en particulier un fort pourcentage d’emplois peu ou pas qualifiés : le marché de l’emploi féminin est encore peu ouvert aux emplois supérieurs. Ainsi, quelque