les femmes savantes
- la satire, comme dans “Le bourgeois gentilhomme”, d’une bourgeoise saisie par la préciosité et le pédantisme ;
- l'effet de ces défauts sur une famille qui, comme dans “Tartuffe”, est infiltrée et menacée d'expulsion par un escroc, mais libérée par le stratagème d’Ariste, avec le problème, habituel, chez Molière, du mariage d’un enfant pour lequel s’opposent les parents. La famille de Chrysale, bon bourgeois de Paris, est tétanisée par des contradictions morales, psychologiques et sociales. Aussi l'affrontement peut-il être rendu violent, éminemment moderne, par la mise en scène.
Structure : “Les femmes savantes” répondent aux exigences classiques de la triple unité dramatique d’action, de temps et de lieu. Elles sont considérées comme l'une des plus achevées du répertoire de Molière.
Tonalité : Le comique des “Femmes savantes” provient d'abord de la folie douce de Bélise, de la faiblesse caricaturale de Chrysale et de la préciosité exagérée d’Armande et de Philaminte. Mais la violence de la satire exercée à l'encontre de l'abbé Cotin lui donne une autre couleur. Surtout, cette «grande comédie» classique va vers le drame bourgeois.
Intérêt littéraire
Le texte est en vers auxquels il nous faut familiariser notre oreille, si elle est peu habituée au rythme de l'alexandrin et à la musicalité des rimes. Voltaire a loué «ces vers admirables, qui s'impriment facilement dans la mémoire.» Pour Nisard (1844), «Aucun poète dans notre pays n'a eu plus d'imagination, de sensibilité et de raison, ni une harmonie plus parfaite. Chez les autres, l'une ou l'autre de ces facultés a dominé. Molière met tous les goûts d'accord.»
Ces vers brillants tissent humour féroce et esprit. L’habileté purement langagière de Molière éclate surtout lorsque Trissotin fait son entrée pour lire ses vers : pour parler de la raison, il lui fait utiliser tout le code du langage amoureux ; puis, quand il lit ses vers et que les femmes