les fenêtres baudelaire

1349 mots 6 pages
Introduction
Amorce : La poésie s'intéresse aux hommes (poésie lyrique) mais aussi, surtout à partir du XIXe siècle, aux choses.
Présentation du texte : Baudelaire consacre un de ses Petits Poèmes en prose à un objet inattendu et banal : les fenêtres - objet aussi apprécié des peintres (Vermeer, Rembrandt). Or, Baudelaire était un passionné de peinture.
Rappel de la question et axes : De ce nouveau « tableau parisien » qu'il compose, Baudelaire fait une sorte d'apologue paradoxal où il montre que les fenêtres fermées sont plus intéressantes que les fenêtres ouvertes. Mais il va plus loin : il propose une réflexion qui dépasse l'anecdote du tableau insérée au cœur du poème en prose. Cette réflexion, qui encadre ce qu'il voit par la fenêtre, définit la nature et le rôle du poète parmi les hommes : le poète est un créateur de « légendes », qui prend en charge la misère du monde. C'est ce que dit allégoriquement Baudelaire à Dieu dans le dernier vers de l'ébauche d'un épilogue pour la 2e édition des Fleurs du mal : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or » : en effet il transforme le mal en « fleurs ».
I. Un poème construit comme un tableau
Au cœur du poème se trouve la scène, le sujet et, comme pour l'encadrer, au début et à la fin, des réflexions plus générales qui dépassent la simple description et donnent au texte sa portée symbolique.
1. Premier élément « encadrant » le tableau : une considération paradoxale
Dans le premier paragraphe, Baudelaire présente d'abord l'observateur et le sujet de façon générale (« Celui qui »), sur le ton de la certitude, que traduisent la tournure impersonnelle « il n'est pas... », le présent de vérité générale, les termes assertifs (« ne ... jamais », « toujours »), la répétition « vit... vie... vie... vie ».
Puis il décrit le sujet du tableau, la fenêtre « éclairée » (la forme de la fenêtre évoque le cadre d'un tableau), à travers cinq adjectifs au comparatif de supériorité valorisant (« plus... ») : deux d'entre

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