Les Finances Publiques Marocaines S 1
Les finances publiques marocaines étaient relativement saines avant la crise mondiale de 2008, Mais la tendance s’est significativement détériorée depuis sous l’effet d’un gonflement des dépenses. La pression a été particulièrement forte en 2011 et 2012 quand le gouvernement, tout en poursuivant son effort d’investissement, a dû gérer la montée des revendications sociales et la forte hausse des cours internationaux du pétrole. Ainsi, les dépenses courantes ont progressé de 5 points de PIB en l’espace de deux ans, notamment la masse salariale et les charges de la Caisse de compensation.
Ce système destiné à stabiliser les prix de produits de base (essentiellement les produits pétroliers) afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs a fortement grevé le budget ces dernières années. En 2011, les dépenses de subventions ont ainsi atteint 6,1% du PIB contre 3,1% du PIB en 2010. Elles ont continué de progresser en 2012 et 2013 pour s’établir à 6,6% du PIB, et ce malgré les économies de 0,7% de PIB dégagées par le relèvement des prix administrés du carburant en juin. Rapportées aux agrégats budgétaires, les charges de la Caisse de compensation ont représenté 20% du total des dépenses du gouvernement en 2011-12, soit le double de ce qui a prévalu en moyenne entre 2005 et 2010.
Malgré des recettes budgétaires plutôt résilientes, ce surcroît de charge s’est traduit par un creusement significatif du déficit budgétaire dont le montant a atteint 7,6% du PIB en 2012 contre 6,7% en 2011 et 4,7% en 2010. Il en a résulté une progression de la dette du gouvernement de presque 10 points de PIB sur ces deux dernières années.
Pour l’instant, la situation n’est pas trop inquiétante. Certes, l’endettement du gouvernement avoisine 60% du PIB, ce qui est assez élevé pour un pays émergent, mais sa structure est favorable. Trois-quarts du stock de dette est domestique.
Quant à la dette libellée en devise, son