Les flux migratoires en turquie
Eugénie
KH
DISSERTATION DE GEOGRAPHIE
Les dynamiques migratoires turques et leurs conséquences identitaires et spatiales Dans le film autobiographique Gitmek (« partir » en turc), une jeune stambouliote, Ayça , quitte pour la première fois la capitale historique turque pour rejoindre celui qu’elle aime, Hamal Ali, un kurde d’Irak. Son voyage, qu’elle imaginait court, se transforme en véritable odyssée pendant laquelle Ayça redécouvre une Turquie qu’elle pensait connaître. Elle comprend, au cours de ses longues et nombreuses attentes dans les gares ferroviaires mais surtout routières, dans les villes relais dans lesquelles elle séjourne parfois trop longtemps, mais surtout aux frontières inattendues qu’elle doit passer ( la frontière avec l’Irak est fermée, car la guerre commence avec les Etats-Unis ) , que la mobilité humaine, quoique laborieuse par le manque de moyens et de stabilité, constitue une constante du paysage turc. Du quadragénaire d’Ankara venu rendre visite à sa famille en Anatolie profonde, au groupe de clandestins syriens attendant patiemment que les passeurs puissent corrompre les autorités, Gitmek parvient à restituer le visage de la Turquie actuelle, marqué par les grands mouvements humains, collectifs et individuels, qui, d’une certaine manière, le caractérisent. De la campagne enclavée à la ville attrayante et dynamique, qui constitue dans les esprits l’assurance d’une réussite sociale, de l’est conflictuel et délaissé à l’ouest tourné vers l’Europe, donc vers la mondialisation ; ces deux grandes lignes constituent des constantes migratoires depuis la création de la Turquie moderne, en 1923. Pourtant, depuis l’impulsion du libéral Turgut Ôzal, qui ouvre le pays à l’espace globalisé, se développent, parallèlement à ces dernières, de nouvelles dynamiques qui se sont complexifiées avec l’évolution du paysage turc, mais principalement au gré des mutations du paysage mondial. Marginalisés au départ, ces mouvements de population