Les flux migratoires
Les flux migratoires
Des hommes partant à l’assaut des grilles qui entourent Ceuta et Melilla, d’autres s’échouant sur les plages des îles Canaries, autant d’images fortes qui nous rappellent la puissance des dynamiques migratoires à l’œuvre aujourd’hui. Bien que le poids démographique des migrants dans la population mondiale soit très faible (3.3% contre 5 à 10% avant la Première Guerre mondiale), les problématiques migratoires reviennent avec une sorte d’entêtement dans l’actualité d’un nombre croissant de pays, quelles que soient les fonctions, de plus en plus enchevêtrées, qu’ils exercent dans le système migratoire mondial (foyer de départ, pays de transit et/ou d’accueil). Les mouvements de population sont de plus en plus importants entre pays du Sud, mais c’est au Nord que les questions migratoires sont le plus discutées. Pourtant, c’est bien à l’échelle mondiale que les inégalités expliquent la vigueur du « désir de migrer », fondé sur un imaginaire migratoire sans cesse alimenté dans un monde désormais connecté. Et si un certain nombre de faits (construction de murs, camps de rétention, trafics d’être humains) interpellent fortement la conscience individuelle et la morale sociale, tous sont à replacer à une échelle planétaire. Les flux migratoires constituent aujourd’hui un enjeu politique majeur, à la fois dans leurs causes et dans les réponses proposées pour les réguler. Cependant, le phénomène est ancien, il est à l’origine du peuplement de toutes les régions de la planète. Le phénomène est complexe : il existe des flux migratoires internes, au sein des États et même des régions mais les principaux se font à l’échelle intercontinentale, c’est ceux qui vont nous intéresser ici. Aujourd’hui, la Division de la population des Nations Unies estime à 193M le nombre de migrants ce à quoi il faut ajouter entre 20 et 30M de clandestins.
Dans quelle mesure la mobilité internationale des