Chapitre V Les fondements théoriques des analyses monétaires

A ce stade de notre connaissance, il nous faut examiner comment les théories monétaires dominantes perçoivent le rôle de la monnaie dans l’activité économique et comment elles fournissent un cadre théorique aux pratiques monétaires. Le choix se porte arbitrairement sur les principaux courants de pensée économiques (classique, keynésien, néoclassique, et marxiste), sachant qu’une stylisation et même une simplification est nécessaire.
Section I – La théorie classique (18è siècle à 1936) Pour les classiques, la monnaie est un voile, en ce sens que les forces monétaires n’affectent pas les mouvements des variables, c’est –à- dire, la production et l’emploi dans une économie. Elle n’agit que sur le niveau du prix.
La théorie classique se fond sur deux piliers :
- la loi de J.B.-Say de laquelle découle la théorie de l’intérêt ;
- et la Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM).
I – La loi de Say j. B.-Say (1767 – 1832) résume la Théorie classique de l’emploi et du revenu dans le célèbre « toute offre crée sa propre demande ». si cette proposition est vraie, cela voudrait dire simplement que l’économie ne pourrait jamais souffrir de sous emploi ou de succomber à la peur Malthusienne de sous – consommation. La dépense globale sera toujours suffisante pour justifier la production au plein emploi du PIB (offre globale) ; dans ce modèle, il n’y a simplement pas de crise ni inflationniste ni de surproduction. Comment cela se passe –t- il ? D’une manière simplifiée, l’argument classique est le suivant :
- On suppose un marché de biens et services ;
- On suppose également une fonction de production définissant dans le cadre de la technologie existante, un certain niveau de la production potentielle (offre) fournie par une quantité de capital travail (K) et du travail (L).
- Tous les prix et les salaires sont flexibles et ils répondent aux forces de la demande et de