Les fourberies de scapin
Cette œuvre est une comédie en trois actes et en prose représentée pour la première fois le 24 mai 1671 au théâtre du Palais-Royal. Les fourberies de Scapin n’obtiennent d'abord qu'un accueil mitigé, au point que Molière la retirera de l’affiche. Le succès ne viendra d’ailleurs qu’après sa mort, mais il ne se démentira jamais.
En quoi cette œuvre comique reprend le thème de la « Génération » ? Pour cela, nous verrons dans une première partie les caractéristiques des différents personnages pour ensuite voir, dans une dernière partie, les différents comiques et le rôle du valet.
Commençons par une analyse des traits de caractères des différents personnages.
Scapin
Valet de Léandre, Scapin est un personnage de comédie « classique », le valet bouffon.
Mis en scène pour la première fois dans cette pièce, il doit sa renommé à ses « fourberies », son intelligence remarquable et paradoxalement, son dévouement à son maître Léandre.
A l’origine, il n’était qu’un zanni (valet) milanais directement inspiré de Scapinno, un personnage de la Commedia dell’arte fourbe, cupide et dépourvu de tout sens des responsabilités ; mais Molière lui donne ici une véritable épaisseur. Il dispose d’une sagesse pratique bien à lui, une imagination créatrice forte et est très inventif. On le voit à sa force de persuasion tout au long de la pièce. Il en est d’ailleurs conscient : « Je puis dire, sans vanité, qu'on n'a guère vu d'homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts et d'intrigues, qui ait acquis plus de gloire que moi dans ce noble métier. [...] Je me plais à tenter des entreprises hasardeuses ».(I, 2 et III, 1). C’est donc ici un personnage neuf, enrichi par Molière, qui nous est proposé.
Léandre
Lui aussi est un personnage récurrent et classique du théâtre comique. Il incarne les jeunes amoureux de la Commedia dell’arte.
Géronte
Père de Léandre, son nom vient du grec (vieux) et a toujours représenté la vieillesse au théâtre.