Les français face à la première guerre totale
Le 12 mars 2008, Lazare Ponticelli, le dernier poilu français, est décédé. Son enterrement au Panthéon au nom de tous ceux morts pendant la Première Guerre mondiale rappelle combien la population française, et non plus seulement l’armée, eut une place déterminante dans ce conflit qui opposa, de 1914 à 1918, la France, la Grande-Bretagne, la Russie, l’Italie et les Etats-Unis à l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. La France était alors une très grande puissance coloniale et la population française était répartie sur tout le globe. L’appellation de « guerre totale » pour la Première Guerre mondiale est due à ce que la mobilisation fût totale, autant au front qu’à l’arrière.
Quels furent le rôle et l’attitude de ces Français face à ce conflit ?
Nous nous intéresserons tout d’abord aux soldats au front, puis aux civils à l’arrière. Enfin, nous nous attarderons sur le poids des colonies dans cette guerre.
La Première Guerre mondiale mobilisa au front 8 000 000 d’hommes, c’est-à-dire 91,6% de la population mobilisable.
L’annonce de l’entrée en guerre, le 1er Août 1914, est une surprise pour tous : la population est consciente de la tension qui règne au centre de l’Europe, mais ne pense pas qu’une guerre puisse éclater. La circonscription, le service militaire obligatoire, permet une mobilisation générale de tous les hommes valides entre dix-huit et quarante ans. 4 000 000 de Français sont mobilisés dès les premiers jours, et quittent les champs en pleine moisson. Beaucoup seront d’ailleurs renvoyés, car jugés plus utiles à l’arrière : les ingénieurs, notamment, ou encore les hommes politiques ou instituteurs. Les pères de famille nombreuse obtiendront également une dérogation, et un fils au moins de chaque famille devra demeurer à l’arrière. Les hommes, malgré la stupeur collective, partent néanmoins enthousiastes, « la fleur au fusil », animés d’un sentiment patriotique, et pensant que la guerre sera courte.
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