Les groupes sanguins
Le texte et le schéma sont inspirés de livres de Charles SALMON, notamment « Les groupes sanguins ou l’écriture des gènes », MASSON, 1997.
L’hématie, ou globule rouge mature, a perdu son noyau. Il ne peut donc plus synthétiser les protéines, qu’elles soient de nature enzymatique ou de structure. La production de ces protéines se déroule donc à un stade précoce, celui d’érythroblaste.
On connaît 23 systèmes de groupes sanguins du globule rouge. Les plus connus sont nommés ABO et Rhésus. Les antigènes appartenant à ces systèmes sont des molécules fixées à la membrane du globule rouge et tournées vers l’extérieur. Nous allons décrire les étapes de cette fabrication.
Notre point de départ est un substrat (I) présent à la surface de la membrane. Il est constitué d’un dissacharide formé de la N acétyl glucosamine et du galactose. Si l’allèle H est présent sur le chromosome 19, comme c’est le cas chez l’énorme majorité des humains, il va produire une enzyme qui accrochera à ce substrat un autre sucre, le fucose. Ainsi se forme l’antigène H.
L’appartenance à un groupe du système ABO va dépendre de la présence de l’un ou l’autre allèle sur le chromosome 9. S’il s’agit de l’allèle A, celui-ci produit une enzyme qui coiffera l’antigène H d’une N acétyl galactosamine et cet ensemble forme l’antigène A ; s’il s’agit de l’allèle B, une autre enzyme est produite qui placera un galactose, formant ainsi l’antigène B. Mais si, à ce même locus, les allèles A et B font défaut sur les deux chromosomes 9, l’antigène H restera nu et la personne appartiendra au groupe O, son génotype étant O/O. Du point de vue immunitaire, l’ hétérozygote A/O appartient au groupe A, B/O appartient au groupe B et A/B possède les deux antigènes. Les allèles A et B sont donc codominants l’un par rapport à l’autre et dominants par rapport à O.
C’est bien