Les « guignols », une émission populaire et influente ?
« Vous croyez toujours ce qu’on vous dit à la télévision ! Bonsoir ! ». Cette citation, qui sert d’entrée aux « Guignols de l’info », est désormais culte. Il est vrai que ce programme s’est imposé comme une référence médiatique. Apparue sur les écrans en 1988, sur une idée d’Alain de Greef alors directeur des programmes de Canal Plus, l’émission originellement baptisée « les Arènes de l’info », se place d’emblée face à l’éminent « Bébête show » de TF1. C’est en 1991, avec la première guerre du Golfe, que le produit « Guignols » prend son envol. Le ton satirique de l’émission remporte alors un franc succès qui ne se démentira plus. En moyenne chaque soir, c’est plus de 2,5 millions de téléspectateurs qui se retrouvent devant leur petit écran pour suivre, pendant plus de sept minutes, la marionnette de PPDA.
Comment expliquer un tel succès ? « Les Guignols » répondraient-ils à une demande de satire vis-à-vis d’un public de plus en plus méfiant à l’égard des politiques, des élites et des médias jugés trop déférents à l’égard du pouvoir ? C’est possible. En tout cas, cette production ne cesse, depuis ses débuts, de susciter des polémiques. La plus connue est sans conteste l’image débonnaire donnée à la marionnette de Jacques Chirac en 1995 qui aurait, dit-on, influé sur le vote des téléspectateurs. Tout le monde se souvient du slogan de Bruno Gaccio et des ses complices : « mangez des pommes ! ». Cette formule aurait fait recette et des sondages disent que l’émission aurait orienté quelques 15 % des électeurs ! De leur côté, les concepteurs de l’émission minimisent l’ascendant supposé des « informations » données par « les Guignols ». Bruno Gaccio, l’un des principaux scénaristes, déclarait à ce propos : « Une caricature ne peut pas manipuler. Elle peut être méchante, juste, pertinente, ratée, de mauvaise foi ... mais elle ne peut pas manipuler, c’est un contresens ! Ca se voit que c’est pour rire ! [1]. Notre