Les hommes sont-ils naturellement sociables
Si la vie en communauté représente l'évolution des hommes au sein d'un groupe ayant un but commun et que la personnalité de chacun implique tous les traits physiques et psychologiques propres à un seul être, l'opposition entre les deux notions est alors indéniable. Alors que la communauté est un terme polyvalent qui peut sous-entendre notre entourage, la société dans laquelle nous demeurons ou encore un groupe religieux, chaque homme n'est-il pas initialement un tout ? Effectivement, comment une personnalité unique, qui engage en une identité particulière et distincte et qui représente d’emblée la part du tout qu'est l'être, peut-elle être dépourvue de contrainte ou d'influence extérieure lorsqu'elle a la capacité d'adopter les vertus auxquelles elle aspire seule ? La communauté toute entière n'est-elle pas soumise à des règles que l'homme doit acquiescer malgré celles qu'il préférerait suivre ? Chacun d'entre nous ne met-il pas alors en danger sa singularité en diminuant le propre de sa personnalité à cause de la communauté et ses règles ? L'homme, lorsqu'il perd une partie de son individualité ne se prive t-il pas de sa liberté naturelle ? Nous répondrons à ces questions en analysant tout d'abord la nécessité d'une communauté pour les hommes pour progresser, vivre et se forger une personnalité puis dans quelle mesure cette communauté mène t-elle l'individu à se dérober à lui-même et enfin l'aspect formateur de cette communauté pour chaque personnalité.
L'homme ne vit jamais seul, il est confronté perpétuellement à d'autres personnes. L'existence quotidienne ne cesse jamais de nous mettre en contact avec autrui. Nous avons besoin d'autrui parce qu'il nous aide à nous constituer une individualité mais aussi parce qu'il donne épaisseur et sens au monde, nous naissons dépendants d'autrui et toute notre vie sociale dépendra en partie de lui. C'est ce qu'exprime Marx, dans œuvres