Les hopitaux sont dangereux
DYSFONCTIONNEMENT
L’hôpital est-il dangereux?
Par Xavier de Béthune
Depuis le tournant du siècle, le contexte international est focalisé sur l’identification et la prévention des erreurs médicales. Une admission à l’hôpital comporte en effet un risque propre non négligeable, indépendant de la pathologie qui l’a justifiée.
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2009 n°2 / Hospitals.be
es patients entrent à l’hôpital pour s’y faire soigner. Toutefois, certains y deviennent davantage malades parce qu’on n’a pas été en mesure de les soigner ou parce que dans l’institution ils ont été exposés à des risques qui n’existent pas ailleurs. Que penser en effet d’une septicémie sur cathéter central infecté, d’un accident d’anesthésie ou d’une erreur de site chirurgical? Comment de tels événements totalement indésirables peuvent-ils survenir? Et surtout, que pouvons-nous faire pour y remédier?
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Il existe des hôpitaux où les risques sont mieux gérés que dans d’autres inconvénients et les conditions de réalisation de toutes ces activités, sans oublier les alternatives disponibles. Face à cette complexité, «le risque zéro n’existe pas» est devenu une phrase galvaudée dans les institutions de soins. Pourtant, il existe des hôpitaux où les risques sont mieux gérés que dans d’autres. Des risques jugés incontournables jusqu’il y a quelques années semblent, dans des publications récentes, être totalement contrôlables. Les infections de voies centrales ou les pneumonies sous ventilation assistée ont disparu des rapports annuels de plusieurs hôpitaux aux États-Unis et au Canada4. Des modèles conceptuels et des outils opérationnels existent pour lancer la réflexion et l’action au sein des hôpitaux.
Y A-T-IL VRAIMENT UN PROBLÈME?
Une étude réalisée aux Pays-Bas a établi un lien clair entre la satisfaction des patients et les événements indésirables liés à une hospitalisation récente1. Le plus étonnant dans cette étude est que ce sont surtout les