Les héros monstrueux
Depuis l'invention du roman, on dit du personnage principal de l'action qu'il est le « héros » du récit, dans le dictionnaire on trouve « héros : celui qui se distingue par sa grandeur d'âme exceptionnelle, son dévouement total, son courage exemplaire, etc ». Depuis toujours idéalisé par le lecteur, il est cependant de plus en plus remplacé par des personnages souvent imparfaits, "héros modernes" ou "anti-héros" caractérisés par une ambition dévorante comme Julien Sorel. Mais ces héros parfois inhumain et pervers, en quoi nous attirent ils tant ? Peut on établir une corrélation entre cette contradiction de "héros monstrueux" et la fascination qu'elle génère chez le lecteur ? Tout d'abord, il est vrai que le lecteur éprouve certaines attentes auprès du héros traditionnel, il arrive également d'éprouver de la déception à leur égard. Mais, en quoi les personnages imparfaits nous fascinent-ils donc tant, quel est leur intérêt ?
Lorsqu'il commence un roman, le lecteur attend généralement de sa lecture certaines satisfactions qui peuvent être liées à la valeur des personnages, à leurs perfections. Pourtant il émet des reproches sur ces héros idéalisés. Tout d'abord, un héros possède bien souvent des qualités exceptionnelles . En effet, les lecteurs ont souvent besoin d'un idéal : la littérature est alors le moyen de "s'évader" pour accéder à cette utopie. La description de La Princesse de Clèves dans le roman du même nom, nous montre un héros parfait d'abord sur le point physique, mais aussi moral, par sa virtuosité, le héros semble doué de toutes les qualités, ce qu'on attend alors de ce héros est le charme et la séduction; il est idéalisé. Ces héros parfaits font rêver. Dans un autre genre, Jean Valjean dans les Misérables est un héros qui cherche à se racheter, il est charitable, généreux et malgré son passé il se démène pour aider les