Les indicateurs de developpement durable
Odile Bovar, Magali Demotes-Mainard, Cécile Dormoy, Laurent Gasnier, Vincent Marcus, Isabelle Panier, Bruno Tregouët *
Face aux interrogations sur les voies du développement durable (économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable), le besoin d’une stratégie et d’un arsenal statistique appropriés se fait sentir. De nombreux pays et organisations internationales ont privilégié une approche pragmatique fondée sur un corpus d’indicateurs statistiques, censés refléter les diverses dimensions du développement durable. Les indicateurs composites, obtenus par agrégation d’indicateurs élémentaires hétérogènes, s’efforcent d’en donner une vision synthétique au moyen d’un indicateur unique, mais posent le problème de l’importance relative des différentes dimensions. S’inscrivant au contraire dans un cadre de valorisation unifiée, des indicateurs globaux de développement durable ont vu le jour. L’épargne nette ajustée publiée par la Banque mondiale met ainsi en évidence le surplus de ressources économiques, humaines et naturelles dont dispose l’économie pour compenser la dépréciation du capital matériel, humain et naturel. L’empreinte écologique recourt quant à elle à des facteurs d’équivalence en hectares globaux pour mesurer la surface biologique nécessaire à la survie d’une population donnée. Même si ces indicateurs peuvent éclairer utilement telle ou telle facette du développement durable, aucun n’a encore réussi à s’imposer comme référence internationale univoque en la matière, ne serait-ce qu’en raison des choix normatifs qu’ils recouvrent. À moyen terme, il paraît difficile de s’affranchir d’une démarche comptable renouvelée intégrant l’environnement. Élaborée dans un cadre international harmonisé, elle devrait permettre de mieux décrire les interactions entre l’économie et l’environnement. Sa généralisation reste conditionnée à la mise en place d’outils statistiques adéquats.
Une décennie de