Les institutions grecques
Au VIe siècle av. J.-C. les cités du monde grec furent confrontées à une grave crise politique, résultant de deux phénomènes concomitants : d'une part l'esclavage pour dettes, liant situation politique et situation financière, qui touche un nombre grandissant de paysans non propriétaires terriens : l'inégalité politique et le mécontentement sont forts dans le milieu rural ; et d'autre part le développement de la monnaie et des échanges commerciaux fit émerger à la ville les artisans et armateurs en tant que nouvelle classe sociale aisée, revendiquant la fin du monopole des nobles sur la sphère politique. Pour répondre à cette double crise, de nombreuses cités modifièrent radicalement leur organisation politique. À Athènes un ensemble de réformes furent prises, ce qui amorça un processus débouchant au Ve siècle sur l'apparition d'un régime politique inédit : la démocratie. La démocratie trouve son origine dans la grave crise de la cité grecque mais aussi dans les mutations propres à Athènes.
I Le statut de citoyen
Avant de nous intéresser aux lieux et organes politiques d’Athènes, nous devons voir qui détient dans la cité ce pouvoir de décision.
Il y avait deux conditions pour être citoyen à Athènes jusqu’en 451 : - être de sexe masculin, né de père athénien - être majeur, donc avoir 18 ans, mais il y avait d’abord deux ans de service militaire, on n’accédait pas à l’assemblée avant vingt ans. Cette formation militaire, l’éphébie, rendait le jeune homme apte à défendre la cité. Après 451 et la réforme de Périclès, la citoyenneté est accordée à la condition d’avoir un père citoyen et une mère fille de citoyen.
On parle de démocratie à Athènes, cependant, tous les athéniens n’étaient pas citoyens. Les femmes, les étrangers (ou métèques), les mineurs et les esclaves se trouvaient exclus du démos. Les Athéniens pouvaient accorder exceptionnellement la citoyenneté à un étranger par un vote. Cependant, un