Les koalas
Le régime de la Ve République échappe à cette typologie : il emprunte des éléments au régime parlementaire et au régime présidentiel- Le gouvernement est en effet responsable devant le Parlement, qui peut le renverser, et le chef de l'État a le droit de dissoudre l'Assemblée nationale. On reconnaît là les caractéristiques d'un régime parlementaire. Cependant, le Président est également élu au suffrage universel. Il fait figure de véritable chef de l'exécutif et n'est pas responsable devant le Parlement. On retrouve là les pouvoirs du Président d'un régime présidentiel. Dès lors, pour qualifier ce régime politique hybride, mi-parlementaire, mi-présidentiel, on parlera à la suite de Maurice Duverger de régime semi-présidentiel. L'Islande, l'Autriche et le Portugal peuvent aussi être rangés dans cette catégorie. Lorsque la Constitution de la Ve République a été rédigée, en 1958, il s'agissait de rompre avec le « régime d'assemblée » dont l'instabilité avait fragilisé la IVe République. L'objectif était d'instaurer un véritable régime de séparation des pouvoirs avec des pouvoirs exécutif et législatifs forts et équilibrés. Mais, dans ce régime qui renforce son autorité, le rôle du chef de l'État est ambigu : la Constitution en fait un « arbitre », mais doit-il se contenter de diriger l'État ou peut-il diriger l'action gouvernementale ? Cette ambivalence et les dysfonctionnements liés à l'affaiblissement du Parlement nourrissent les débats actuels sur la réforme de la Constitution et le passage à une VIe République. Les démocraties semi-présidentielles, dont la France, proposent un ordonnancement des pouvoirs entre deux extrêmes. En élisant au suffrage universel direct un président et les députés à l'Assemblée nationale la même année, la Constitution de la Ve République (réformée en 2008) induit une double légitimité. Le Premier ministre et son gouvernement sont nommés par le président de la République (régime