Les liaisons dangereuses de laclos
Les libertins peints par Laclos sont trop brillants pour qu’on puisse considérer les liaisons dangereuses comme une simple tirade contre le libertinage.
Caroline Fischer
Le lecteur a tendance dès le début des liaisons dangereuses à classer les personnages de ce roman dans deux catégories bien distinctes, les méchants, les prédateurs et les bons, les victimes. Le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil sont sans aucun doute les personnages les plus machiavéliques de cette œuvre. En effet, ces deux libertins sont calculateurs et élaborent des plans et des tactiques tous plus fourbes les uns que les autres pour arriver à leur fin, c’est-à-dire la conquête puis le détachement. Ils trompent, mentent, jouent la comédie et jouent aussi avec les sentiments des personnages qui les entourent. Ils font souffrir les ces derniers par leurs manigances et leur désir de domination, ils sont destructeurs : la Présidente de Tourvel meurt de tristesse face à la trahison de Valmont et ce dernier, avec Merteuil, réssit à anéantir le mariage de Cécile avec le Comte de Gercourt. La cruauté absolue de ces deux personnages peut s’illustrer par le plaisir qu’ils trouvent dans leurs actes de domination, de séduction et d’abandon. Cependant, Caroline Fisher émet une opposition face à une description aussi catégorique et négative de ces libertins. En effet, d’après elle, les libertins Valmont et Merteuil ont une part de bon en eux. En écrivant ce roman, Laclos n’aurait pas seulement voulu montrer la cruauté de ce type de personnages, mais aussi leurs valeurs et surtout leurs capacités intellectuelles. Il me paraît difficile de contester ce point de vue. En effet, pourquoi écrire un roman aussi long uniquement pour dénoncer le côté inhumain du libertinage ? Je vais donc dans la suite de mon travail abonder dans le sens de cette citation et ainsi essayer de voir quels sont les côtés positifs des libertins mis en évidence par Laclos à