Les liaisons dangereuses, lettre lxxxi
C’est un personnage qui incarne parfaitement l’hypocrisie. Elle cherche à dissimuler ce qu’elle pense et ce qu’elle ressent. Cet art de la dissimulation s’acquiert en plusieurs étapes : observer et réfléchir, tricher et mentir sur ce qu’elle éprouve.
Les occurrences de verbes pronominaux montrent qu’elle incarne l’image d’une femme qui s’est éduquée elle-même. Son discours est centré sur elle-même et elle est donnée à voir comme un personnage tout puissant. Elle est le sujet ou l’objet des verbes (Lignes 3, 6, 11, 12, 14, 17, 20,…). Un personnage qui est en pleine maîtrise de la situation. Le passé composé montre que cette science qu’elle a acquise lui sert encore au moment où elle écrit. Elle apparait comme un personnage instruit, elle cherche à connaitre la nature humaine, desceller la vérité des gens. C’est un personnage qui sera difficilement dupé.
C’est une lettre qui révèle la condition féminine dans la haute société du 18eme. Fille = femme non mariée. Son statut la condamne au silence et à l’inaction. Silence elles n’ont pas le droit de penser, de proférer une opinion. Inaction elles n’ont aucun pouvoir de décision. « On me croyait étourdie ou distraite » (lignes 4-5). Les jeunes filles apparaissent comme des êtres qui pensent ce qu’on leur dit de penser. Elles n’avaient pas le droit au secret. Madame de Merteuil semble parler au nom des femmes de sa société que l’on n’entend jamais. Laclos a donné une voix aux femmes qui n’en avaient pas. Elle apparait comme un personnage héroïque. Elle va se révolter contre le destin qui lui est promis. « Munie de ces premières armes » (ligne 25), elle va se battre pour obtenir plus de liberté. Elle dresse, dans le dernier paragraphe de l’extrait, une analogie