Les liaisons dangereuses
De Corneille
L’œuvre à l’examen
Par Alain Migé
Petits Classiques Larousse -1-
L’Illusion comique de Corneille
L’Illusion comique
LE BAROQUE
On présentera ici les principaux traits baroques de la pièce sans entrer dans le débat entre spécialistes que la notion même de baroque soulève depuis un demi-siècle.
Sur l’origine du mot
Le mot appartient à l’origine au vocabulaire de la joaillerie. En portugais, « barroco » désigne une pierre précieuse mal taillée, irrégulière. À partir de là, le mot a dérivé dans un sens figuré pour qualifier ce qui est bizarre, inégal.
• Éléments de définition
Le baroque se caractérise par :
- Une conception d’un monde en transformation permanente : le mouvement est roi ; tout change et se modifie.
- Une aspiration à la liberté sous toutes ses formes et dans tous les domaines.
- Le triomphe des apparences : l’« être » étant inaccessible, voire inexistant, seul importe le « paraître ».
- Un hymne à la vie foisonnante.
• Périodisation
En France, le baroque littéraire (mais non musical) s’épanouit dans le « premier »
XVIIe siècle, jusque dans la décennie 1630. Mais, même en pleine période classique, il en subsistera des traces. Le Dom Juan de Molière est, par exemple, dans son éloge de l’infidélité, un personnage affectivement baroque.
Petits Classiques Larousse -2-
L’Illusion comique de Corneille
LE BAROQUE ET L’ILLUSION COMIQUE
1. Le goût du singulier et de l’insolite
Il se manifeste essentiellement :
• Dans le décor : la grotte d’Alcandre, lieu intermédiaire entre les humains et un audelà.
• Dans la présence même du « mage ».
• Dans l’apparition de « spectres » :
« Sous une illusion vous pourriez voir sa vie,
Et tous ses accidents devant vous exprimés
Par des spectres pareils à des corps animés :
Il ne leur manquera ni geste ni parole »
(Alcandre à Pridamant, I, 2, v. 149-153).
• Dans l’atmosphère enfin d’angoisse et d’inquiétude (découlant de l‘insolite) :
« De ma