Les lignes maritimes et le transport terrestre
LES LIGNES MARITIMES ET LE TRANSPORT TERRESTRE : QUELS ENSEIGNEMENTS PEUT-ON TIRER DU CAS « RAIL LINK » ?
ÉLISABETH GOUVERNAL DEST INRETS
1. INTRODUCTION La Commission Européenne encourage l’usage du rail comme alternative ou complément au transport routier. Ecologiques, les opérateurs ferroviaires doivent devenir commercialement efficaces et plus sensibles aux demandes des clients. Quelques grands chargeurs et transporteurs sont devenus progressivement conscients qu’ils devaient aujourd’hui penser en termes de développement durable, mais l’enjeu essentiel reste pour eux la compétitivité des modes alternatifs par rapport au transport routier notamment en termes de coût et de qualité. À la suite des directives de la Commission Européenne, les réformes nécessaires à la mise en œuvre des politiques ont été conduites par certains des États membres tandis que d’autres sont en retard. Le 15 mars 2003 constituait
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les Cahiers Scientifiques du Transport - N° 44-2003
la date butoir pour la mise en application de la directive 2001/12. Le transport ferroviaire international de marchandises doit être autorisé à toute compagnie possédant une licence et qui remplit les critères de qualification. La date limite est repoussée à l’année 2006 pour le trafic national. Cependant la mise en œuvre prend des formes différentes, et progresse à des allures distinctes selon les contextes historiques, culturels et sociaux spécifiques à chaque pays de la CE. Dans ce contexte changeant, la plupart des grandes compagnies maritimes ont annoncé leur intention d’intégrer les segments terrestres de la chaîne de transport intermodal pour avoir le contrôle du transport de bout en bout, avec un intérêt particulier pour le mode ferroviaire en Europe. Quelle est la réalité de ces annonces ?