Les livres illustrés selon Eugène Pelletan (1865)

Baudelaire disait : "Notre siècle à le culte des images". Le XIXème siècle marque la prédominance de l'image dans la littérature. Suite à l'avancée des techniques de gravure, illustration et textes peuvent figurer sur la même page ce qui permet de produire en plus grande série et de baisser les prix. Une clientèle nouvelle, friand d'images stimule ainsi cet accroissement de la production.
Le texte à l'étude est extrait du livre d'Eugène Pelletan qui s'intitule La Nouvelle Babylone, lettres d'un provincial en tournée à Paris. Il y critique les mœurs parisiennes ainsi que les évolutions politiques, sociales et culturels de l’époque, sous la forme de lettres semblant s'adresser aux élites intellectuelles et économiques. C'est un écrivain romantique ainsi qu'un homme politique d'inspiration républicaine qui n'hésita pas à s'indigner sur son époque à travers ses discours et ses écrits. Il évoque dans cet extrait son animosité à l'égard de la généralisation des images dans la littérature.
L'opposition républicaine s'accentue lors du Second Empire. Elle est incarnée notamment par Adolphe Thiers qui prône les libertés nécessaires dans un discours au Corps Législatif.
Dans quelle mesure Eugène Pelletan considère l'essor de la littérature illustrée comme une régression de l'esprit conduisant à l'abrutissement du peuple ?

I) La révolution technique de la gravure sur bois

1) La gravure sur bois
"l'invention de la taille sur bois a monayé la gravure"
L'auteur évoque la technique de la taille sur bois remise au gout du jour par le graveur britanique Thomas Bewick et importée en France par Charles Thomson. Une planche gravée au burin, perpendiculairement aux fibres, et cela dans un bois dur qui permet une extrême précision du dessin et tolère la pression des presses
La gravure sur bois peut être imprimée typographiquement du même coup de presse que le texte => production en plus grande série pour baisser les