Les lumières
L'�criture � toujours �t� un moyen de diffusion des connaissances et des pens�es. D'abord employ� � des fins commerciaux, militaires ou de divertissement, ce mode de communication s'est r�v�l� �tre celui des penseurs du XVIIIeme si�cle. Nombre de grands auteurs europ�ens dits du si�cle des Lumi�res ont ainsi pu propager leurs id�ologies � travers le continent. C'est � cette m�me �poque que Mme de Vichy-Champrond, marquise du Deffand et proche amie de l'�crivain-philosophe Voltaire caract�risa dans sa c�l�bre phrase l'oeuvre de ces hommes: "Philosopher, c'est secouer le joug de l'autorit�." En pronon�ant telle r�flexion, Mme du Deffand aurait-elle r�ussi � d�voiler le but, l'intention de l'�criture des Lumi�res? Pour y r�pondre, nous allons d'une part �tudier la pens�e de Mme du Deffand, afin de l'assimiler et de l'opposer aux doctrines des philosophes des lumi�res.
Comme ses mots le sugg�rent, Mme du Deffand supposait en premier lieu que ses amis �crivains "philosophaient". Ainsi, comme ce verbe l'indique, ils auraient pens� dans un but de remise en cause de la conception de l'univers. Seulement, plut�t que de vouloir d�truire ce monde qui les entourait pour en reconstruire un nouveau, ils n'auraient fait que le "secouer", c'est � dire d�placer ce qui existait auparavant. En philosophant, il ne s'agit donc pas d'une reconstruction de la soci�t� contemporaine des �crivains des Lumi�res, mais plut�t d'une transformation partielle. La marquise suppose donc que les philosophes n'avaient pas d'ambition nihiliste, mais plut�t celle de conserver le meilleur de leur soci�t�, aussi injuste et corrompue soit-elle. Enfin, ce que ces philosophes "secouaient" n'�tait non pas la soci�t� tout enti�re mais plut�t le "joug de l'autorit�". Un joug �tant un lourd outil utilis� pour atteler des animaux de trait, Mme du Deffand comme les philosophes de son �poque, auraient accus� "l'autorit�" d'emprisonner inhumainement le peuple. Ainsi, en