Les Mains Libres sade
Les Mains Libres, publié en 1937, est un recueil élaboré à quatre mains : celles de Man Ray, qui a produit des dessins à la plume, et celles de Paul Eluard, qui a, comme l’indique le sous-titre, illustré les dessins par ses poèmes. Le recueil est composé de deux grandes parties, plus une partie consacrée au marquis de Sade et une section portraits et détails. Dans ces deux sections nous pouvons voir le portrait de Sade et son œil. Nous nous demanderons donc quelle place prend Sade dans le recueil.
Tout d’abord, toute une section est consacrée à Sade. En effet, nous pouvons voir que cette partie comprend deux dessins et deux textes qui servent de légendes. Les portraits de Sade par Man Ray ont été réalisés à l’aide de descriptions. Ici, ses deux profils sont composés des pierres de la Bastille, ce qui renvoie à ses nombreux emprisonnements. Ces pierres peuvent évoquer celles des nombreux châteaux que l'on trouve dans Les Mains libres, par exemple, dans les dessins comme « Les tours du silence », « Le château d'If » ou encore « Les tours d'Éliane ». Ces représentations, construites comme s’ils s’agissaient de statues en pierre montrent l’importance de Sade, et prouvent l’admiration des surréalistes. A travers ces portraits, Sade est décrit comme un écrivain fantastique et révolutionnaire. Les surréalistes peuvent donc s’approprier ces adjectifs puisque tout comme Sade, ils ont une vision du monde qui rejette les contraintes morales, sociales et politiques du quotidien.
Ensuite, Sade a suscité la fascination des surréalistes. Il pensait librement et c’est cette liberté qui fascinée les artistes comme Man Ray et Eluard. Dans la section consacrée à Sade, le second texte d'Éluard oppose ce qui est libre et ce qui est emprisonné, en référence aux portraits de Sade, encrés dans la pierre. L'écrivain oppose aussi « l'apparition » de Sade à « la disparition » d'un monde misérable, où l’on ne pouvait pas exprimer ses idées librement sans être puni par la