Les Mains Libres
Lycée Alfred Nobel
Clichy-sous-bois
Domaine d'étude « Littérature et langages de l'image »
Œuvre : Les Mains libres, Paul Éluard-Man Ray.
Proposition d’étude (pour la construction du premier cours sur l’œuvre)
Préambule
Comment résoudre le problème propre à l’étude de l’œuvre surréaliste : sa résistance constitutive au commentaire ? Dans les notes qui suivent, nous proposons de le poser d’emblée et de chercher aussitôt les moyens de le dépasser. Nous décrivons dans la troisième partie la séquence didactique que nous avons construite pour atteindre cet objectif (elle est composée de cinq séances d’activités et d’une séance d’évaluation sommative). Dans les deux premières parties, nous présentons la manière dont nous avons approché ce problème, et notamment les analyses stylistiques qui ont été nécessaires à son exploration. Elles ne s’adressent pas aux élèves : le métalangage auquel nous avons recouru n’est pas approprié à l’enseignement secondaire. Cependant le dépliage des textes qu’elles opèrent peut être utile avant de procéder à la clarification que demanderont les élèves.
1. Présentation de l’enjeu
2. Exemples de problèmes et de solutions
3. Description de la séquence
1. Présentation de l’enjeu
Une œuvre surréaliste est, par principe esthétique, construite contre la traduction de sa densité de sens en termes rationnels, contre ce qu’André Breton appelle « l'intraitable manie qui consiste à ramener l'inconnu au connu, au classable »1. Cette résistance au commentaire n’est certes pas un problème pour le lecteur qui peut s’abandonner à l’inspiration initiée par le poète, comme le dit Paul Eluard dans L’évidence poétique2.
Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré.
Cependant elle l’est particulièrement pour un lecteur qui doit tenir sur elle un métadiscours.
Et il ne s’agit pas seulement de difficultés à interpréter et à expliquer, ce qui est dans la nature même