Les malheurs du temps au XIV

Introduction

La France est, à l’aube du XIVème siècle, une des nations les plus florissantes d’Europe. Avec plus de 17 millions d’habitants, elle est la première puissance démographique du continent. L’Eglise encadre la société et gère les institutions. Depuis le XIIème siècle, l pays n’a pas connu des famines, selon « le moyen âge en occident » de Michel Balard. Les rois ont réussi à récupérer leur autorité et à museler les Grands. Pour asseoir leur pouvoir face à la grande noblesse et à la papauté, les Capétiens ont donné des gages au peuple : créations de villes franches avec octroi de chartes et de franchises, création des états généraux. L'équilibre social passe par l'acceptation par le peuple d'un pouvoir royal fort, qui l’émancipe de l’arbitraire féodal, et une administration de plus en plus centralisée qui lui assure un certain confort matériel. La France a un grand réseau d’alliances qui s’étend jusqu’en Russie, et Philippe le Bel compte sept rois parmi ses vassaux, dont le roi d’Angleterre.
Quelques bémols tout de même : les campagnes sont surpeuplées, les villes réclament leur autonomie. Bien que bridés, les aristocrates n’attendent qu’un roi faible pour reprendre leur pouvoir perdu. Le roi, pour financer ses réformes et la centralisation, a besoin d’argent. Le siècle s’ouvre sur le procès des Templiers, dont l’ordre sera dissous, les membres dirigeants brûlés et l’argent récupéré par le roi (bien que redistribué). Ce bûcher est la prémisse des malheurs qui vont s’abattre sur la France et l’Europe : guerre, peste, et famine. Comment le royaume réagit t’il aux différentes crises qui le secouent au XIVème siècle ? On verra d’abord le déroulement de la guerre, puis l’apparition de la folie et de la peste noire, et enfin la crise politique et sociale menée par la bourgeoisie et les paysans.

1ère partie : La Guerre

La crise principale qui domine le paysage politique de l’Europe au XIV siècle est la guerre dite de