Les milles et une nuits
Recueil de contes persans.
Aux VIIIè-IXè siècles, un livre persan intitulé Hezar Afsane ou Mille Légendes a été traduit en arabe et a pris le titre de Les Mille et Une Nuits (Elf leïla wa leïla ).
L'ouvrage perse contenait vraisemblablement des récits exemplaires, semblait destiné à l'éducation des gouvernants et n'appartenait pas à une littérature populaire ou au folklore. Seulement, à côté d'un récit-cadre qui est resté stable (l'histoire de Shahrazâd, qui encadre toutes les autres), le reste des contes a considérablement changé- comme le titre persan d'ailleurs- et une nouvelle matière y a été introduite.
Ces contes ont été ensuite diffusés en Europe.
Les Mille et Une Nuits sont un ensemble complexe de contes imbriqués les uns dans les autres, et de personnages en miroir les uns par rapport aux autres, ce qui donne plusieurs niveaux de lecture possible.
Aujourd'hui, les Nuits sont constituées d'un noyau fixe, une trentaine d'histoires (le récit-cadre ou l'histoire de Shahrazâd, le marchand et le génie, le pêcheur et le génie, les dames de Bagdad, les trois pommes, le bossu, et les histoires qui y sont incluses) et d'un ensemble de récits extrêmement variés qui relèvent aussi bien de la littérature savante que d'une littérature plus « populaire ».
Trame générale
Le sultan Shâriyâr, déçu par l'infidélité de son épouse, la fait mettre à mort, et afin d'éviter d'être à nouveau bafoué, il décide d'assassiner chaque matin la femme qu'il aura épousée la veille. Shéhérazade, la fille du grand vizir, se porte alors volontaire pour épouser le sultan et, par le fait même, faire cesser le massacre : habile conteuse, chaque nuit, elle raconte au sultan un fragment d'histoire dont la suite est reportée au lendemain. Le calife dont la curiosité est excitée ne peut se résoudre à tuer la jeune femme ; il reporte l'exécution de jour en jour afin de connaître la suite du récit commencé la veille. Peu à peu, Shéhérazade gagne la confiance de