Les misrables, victor hugo
Première partie, livre deuxième, chapitre XII, « L’évêque travaille »
Victor Hugo est l’un des écrivains français les plus célèbres du XIXème siècle jusqu’à aujourd’hui. Il fut poète romantique par son premier recueil connu Les Contemplations, puis il s’engagea avec force contre le régime de Napoléon III qu’il dénonce et dont il se moque dans Les Châtiments. Cette publication le força à s’exiler dans les îles anglo-normandes où il prit position contre la peine de mort, avec des ouvrages comme Lettre aux habitants de Guernesey ou encore Le Dernier Jour d’un Condamné. C’était donc un homme politique reconnu, mais il voulut aussi analyser la société du XIXème à travers des pièces de théâtre (Ruy Blas, Hernani) et surtout des romans : Notre Dame de Paris, Les Misérables, notre roman, où Hugo se fait le porte-parole de la classe populaire, considérée alors comme une sous-classe sociale, pour en dénoncer les conditions de vie difficiles. Dans l’extrait étudié, Jean Valjean, un ancien bagnard ayant volé de l’argenterie chez un évêque qui l’avait accueilli, est arrêté par les gendarmes et ramené chez le clerc. Cependant ce dernier ne le blâme pas, ne le dénonce pas ; il ment au contraire pour le protéger, lui donne ses couverts et ses chandeliers d’argent, lui offre son aide. Hugo veut donc faire réfléchir le lecteur sur les relations humaines et les possibilités de compassion des « grands » envers les « petits », d’entraide entre différents milieux sociaux. Comment parvient-il à mettre en scène cette rencontre à la fois insolite et émouvante ? Pour comprendre cela, nous étudierons dans un premier temps le personnage singulier de l’évêque et la sympathie qu’il attire, puis, dans un deuxième temps, nous verrons en quoi Jean Valjean est un personnage représentatif des « misérables » et ce qui fait que cette scène le touche.
Dans les Misérables, les personnages principaux appartiennent aux classes populaires, ce sont